• Accueil
  • » Blog
  • » 2025 : nouvelles normes de durabilité dans le e-commerce

2025 : nouvelles normes de durabilité dans le e-commerce

Pendant des années, le commerce en ligne a été synonyme de croissance rapide, de ventes dopées… et de livraisons toujours plus express.

Mais derrière ce modèle performant, une question devient urgente : comment limiter l’impact environnemental sans freiner le développement ?

Mais aujourd’hui, les règles du jeu changent.

Les nouvelles normes de durabilité imposent aux e-commerçants des exigences plus strictes, en matière de transparence, d’éco-conception et de gestion des ressources.

Cet article décrypte les principales évolutions réglementaires, et vous guide dans la mise en œuvre de pratiques concrètes pour réduire votre impact, sans compromettre vos objectifs business.

Pourquoi les normes de durabilité évoluent

Les ventes en ligne génèrent une empreinte carbone importante, liée aux livraisons, aux retours, aux emballages, mais aussi à la consommation énergétique des data centers qui hébergent les sites internet.
Autrement dit, l’activité commerciale en ligne pèse lourd dans l’empreinte environnementale du e-commerce.

Face à ces émissions de gaz à effet de serre, les pouvoirs publics renforcent les cadres réglementaires pour accélérer la mise en œuvre de politiques de développement durable à l’échelle des entreprises.

La Commission européenne, via la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), vise à réduire l’impact environnemental des activités économiques, en particulier dans le commerce en ligne.
Les objectifs sont clairs :

  • adopter des pratiques plus responsables,
  • assurer une meilleure gestion des déchets,
  • intégrer les principes de l’économie circulaire.

Quelles normes appliquer dans le commerce en ligne en 2025 ?

Les acteurs de la vente à distance devront se conformer à plusieurs dispositifs :


La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) 

Elle se décline en cinq grands axes :

  • sortir du plastique jetable ;
  • mieux informer les consommateurs ;
  • lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire ;
  • agir contre l’obsolescence programmée ;
  • mieux produire.

(source : https://www.ecologie.gouv.fr/loi-anti-gaspillage-economie-circulaire)

 

L’obligation d’affichage environnemental : 

L’affichage du coût environnemental vise à informer les consommateurs sur l’impact réel des produits ou services qu’ils achètent.
De la même manière que le prix reflète un coût économique, cette donnée traduit (sous forme chiffrée) l’empreinte environnementale d’un produit tout au long de son cycle de vie : extraction des matières premières, fabrication, transport, usage et fin de vie.

Cet affichage a une double finalité :

  • Aider les consommateurs à faire des choix plus responsables, en comparant les impacts environnementaux de plusieurs produits ;
  • Encourager les producteurs à concevoir des offres plus durables, en intégrant des critères de production respectueux de l’environnement.

Contrairement aux labels (qui distinguent les produits répondant à un cahier des charges spécifique), l’affichage environnemental s’applique à l’ensemble des produits d’un même secteur, pour une lecture comparative plus universelle.

Sa généralisation, prévue dans plusieurs secteurs dès 2025, représente un enjeu stratégique pour les acteurs du e-commerce : ils devront non seulement connaître l’empreinte de leurs produits, mais aussi être capables de la communiquer de façon claire et conforme.

(Source : https://affichage-environnemental.ademe.fr/) 

La traçabilité des fournisseurs : 

La traçabilité concerne aujourd’hui un large éventail de produits et de services : agroalimentaire, électronique, industrie, automobile, gestion des déchets, etc.
Elle permet de suivre un produit tout au long de son cycle de vie, de sa conception à sa distribution, et devient un critère central dans les démarches de durabilité.

Cependant, toutes les filières ne sont pas soumises aux mêmes exigences réglementaires.
Certains secteurs, comme l’agroalimentaire ou le pharmaceutique, sont encadrés par des obligations strictes en matière de traçabilité.
Par exemple, le secteur alimentaire est régi par le règlement européen (CE) n°178/2002, complété par la législation française et ses décrets spécifiques relatifs aux denrées alimentaires
(source : Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, 2024).

Pour les autres secteurs, la traçabilité repose souvent sur des engagements volontaires, des certifications privées ou des exigences imposées par les partenaires commerciaux ou les consommateurs.

La traçabilité devient donc un marqueur de crédibilité, attendu par les clients comme par les partenaires.

 

Vers un modèle e-commerce à impact maîtrisé

La mise en conformité avec les nouvelles réglementations environnementales ne se limite pas à des ajustements ponctuels. Elle implique une refonte progressive — mais stratégique — des modèles de vente, avec un double objectif : réduction des externalités négatives et alignement business–impact.

Cela se traduit notamment par :

  • La baisse des émissions liées au transport, via des chaînes logistiques repensées, des entrepôts mieux répartis et des options de livraison moins carbonées.

  • L’adoption de matériaux recyclés et recyclables, dans une logique d’économie circulaire intégrée à l’expérience client.

  • L’optimisation des flux logistiques, pour réduire les trajets à vide, mutualiser les livraisons et améliorer les prévisions de stock.

Côté digital, la performance environnementale du site e-commerce devient un vrai sujet :
un site plus sobre (moins d’assets lourds, design allégé, hébergement vert), plus rapide et mieux structuré réduit sa consommation énergétique — tout en améliorant l’expérience utilisateur et les taux de conversion.

Ce sont ces ajustements systémiques, visibles et mesurables, qui feront la différence dans les prochaines années.

 

Des actions concrètes pour allier performance et durabilité

Répondre aux exigences environnementales ne passe pas uniquement par des engagements déclaratifs. Cela implique de structurer des actions mesurables, à fort impact, directement intégrées dans le modèle e-commerce :

  • Réduction à la source : privilégier des emballages réutilisables, recyclés ou biosourcés pour limiter l’empreinte logistique dès l’envoi.

  • Logistique responsable : proposer des modes de livraison différés, mutualisés ou à faible émission, en alternative à l’express par défaut.

  • Gestion maîtrisée des retours : mettre en place des points relais partenaires et des incitations à limiter les retours non justifiés.

  • Infrastructure IT éco-performante : sélectionner un hébergeur engagé, avec une traçabilité claire de l’empreinte numérique.

  • Transparence active : afficher clairement les engagements RSE sur le site, via des fiches produits enrichies, des indicateurs visibles et des preuves tangibles (labels, certifications, scores).

Au-delà de la conformité, ces initiatives contribuent à créer une expérience d’achat cohérente avec les attentes des clients — mieux informés, plus exigeants, et sensibles aux valeurs portées par les marques qu’ils choisissent.

conseil-strategie

Intégrer les exigences RSE comme avantage concurrentiel

L’évolution des normes environnementales et sociétales n’est pas qu’un cadre réglementaire à suivre : c’est un indicateur clair des attentes à venir sur le marché.
Les entreprises qui anticipent ces exigences, au lieu de les subir, renforcent leur crédibilité, sécurisent leurs appels d’offres et structurent un avantage concurrentiel durable.

Incorporer dès maintenant des pratiques responsables dans le modèle e-commerce (traçabilité, éco-conception, logistique responsable…) permet non seulement de répondre aux standards actuels, mais surtout de construire un positionnement clair, cohérent et résilient sur le long terme.

Ce n’est plus un sujet d’image : c’est un sujet de performance.

 

Conclusion

Si vous êtes à la tête d’un e-commerce, vous l’avez sûrement déjà ressenti : les règles changent, et vite.
Ce qui était un “plus” hier, proposer une alternative éco-conçue, optimiser ses emballages, repenser sa logistique, devient aujourd’hui une attente claire, et demain, une obligation réglementaire.

Mais au lieu de subir ces évolutions, pourquoi ne pas en faire un levier de différenciation ?
Ce sont souvent les marques qui anticipent, testent, ajustent, qui prennent une longueur d’avance, auprès de leurs clients comme de leurs partenaires.